I. Apnée du sommeil : tout ce qu'il faut savoir
Le syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), plus communément appelé l'apnée du sommeil, est un trouble respiratoire qui intervient durant les phases de repos. Le patient expérimente des pauses (hypnopées) ou carrément des interruptions de respiration. Symptômes, conséquences sur la santé, causes, traitements, voici toutes les infos disponibles sur le sujet.
A. Symptômes et conséquences de l'apnée du sommeil
Le SAHOS est un syndrome qui provoque des épisodes anormalement fréquents d'interruption ou/et de réduction de la respiration pendant le sommeil. Ces épisodes durent généralement de 10 à 30 secondes, mais peuvent parfois être plus longs. Ils se répètent des dizaines, voire une centaine de fois pendant la nuit, ce qui provoque des micro-réveils, souvent inconscients, chez le malade.
L'apnée du sommeil peut être plus ou moins sévère. Il en existe 3 degrés d'importance, mesurés par un indice d'apnée hypopnée (IAH) :
- Apnée légère : 5 à 15 accidents expiratoires par heure.
- Apnée modérée : 15 à 30 accidents respiratoires par heure.
- Apnée sévère : plus de 30 accidents respiratoires par heure.
Les effets directs de ce trouble du sommeil sont une fatigue diurne permanente due aux micro-réveils, des douleurs mandibulaires et un ronflement constant. Mais les conséquences d'une apnée du sommeil non traitée peuvent être beaucoup plus graves.
Elle augmente, par exemple, les risques d'accident vasculaire cérébral, d'insuffisance cardiaque, d'arythmie, de diabète de type 2 et favorise également l'obésité. Sans parler des risques d'accidents liés à la somnolence diurne et au manque de sommeil.
Cette pathologie n’est pas à prendre à la légère, si vous pensez en souffrir, il est urgent de vous rendre chez un spécialiste afin de faire un test du sommeil afin d'établir un diagnostic.
B. Les causes et facteurs aggravants de l'apnée du sommeil
En France, le SAHOS touche 4 % de la population globale. Mais certains groupes sont plus à risque comme les personnes âgées, les personnes en surpoids, les hommes, les femmes enceintes et les personnes d'origine africaine et asiatique. Cette pathologie peut également avoir des causes génétiques ou être due à une anomalie des voies respiratoires ou des mâchoires inférieures.
D'autres facteurs circonstanciels de risque existent comme la consommation d'alcool (relâchement des voies respiratoires) et de tabac (inflammation des voies respiratoires), l'obstruction nasale liée aux allergies et l'utilisation de certains médicaments relaxants.
C. Les traitements pour l'apnée du sommeil
Les traitements contre l'apnée du sommeil sont nombreux. Dans la plupart des cas, les professionnels préconisent la ventilation nocturne en pression positive continue (PPC). Pendant la nuit, de l'air sous pression est insufflé dans l'organisme grâce à un masque posé sur le nez du dormeur.
Il existe aussi d'autres traitements comme l'orthèse d’avancée mandibulaire. Cet appareil, placé dans la bouche du dormeur, permet de maintenir la mâchoire inférieure autrement appelée mandibule, dans une position avancée pour libérer un passage dans le larynx.
Enfin, pour certains cas de défaut anatomique, il faudra passer par de la chirurgie. L'uvulo-palato-pharyngoplastie élargit l'espace de la gorge. Elle permet donc d'éviter les ronflements et l'apnée du sommeil.
II. La thérapie positionnelle contre l'apnée du sommeil
Avant de suivre ces traitements, vous pouvez également mettre en place plusieurs astuces contre l'apnée du sommeil. Ces astuces impliquent généralement une "thérapie positionnelle" et peuvent vous apporter des résultats très intéressants.
A. Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil positionnel
La position qu'il faut impérativement éviter lorsque l'on souffre d'apnée est la position sur le dos. C'est celle qui rétrécit le plus les voies respiratoires, car elle attire la langue et le voile du palais vers le bas. Dans 15 % des cas, l'apnée du sommeil est exclusivement présente lorsque le patient dort dans cette position. On parle alors de syndrome d’apnée obstructive du sommeil positionnel. Or, pour soigner ce type d'apnée, la meilleure solution reste la thérapie positionnelle.
B. Thérapie positionnelle et position inclinée
D'après les experts, la meilleure position pour dormir lorsque l'on souffre de l'apnée du sommeil est la position inclinée. Mais lorsqu'on est habitué à dormir sur le dos, ce n'est pas forcément simple d'adopter une nouvelle façon de dormir. C'est là qu'intervient la thérapie positionnelle. Grâce à plusieurs astuces, vous allez vous habituer à dormir dans la position la mieux adaptée, ici, inclinée à 45°. Pour cela, vous pouvez :
- utiliser un oreiller anti-ronflements ;
- coudre une balle de tennis dans le haut de votre pyjama ;
- dormir avec un sac à dos rempli oreillers et de coussins ;
- suivre une thérapie comportementale pour identifier et réduire vos mauvaises habitudes de sommeil.
Pour bien dormir malgré l'apnée du sommeil, adopter une bonne position est indispensable, surtout si vous souffrez d'un syndrome d’apnée obstructive du sommeil positionnel. Mais pour les autres types de SAHOS, cette solution ne sera pas suffisante. Il faudra passer par l'un des traitements que nous avons cités (uvulo-palato-pharyngoplastie, PPC ou orthèse).
Solutions et positions pour l'apnée du sommeil : conclusion
Il faut garder à l'esprit que l'apnée du sommeil n'est pas un trouble aussi anodin qu'on pourrait le penser, il faut consulter un spécialiste rapidement. Elle nécessite un diagnostic clair et un traitement adapté, car sinon, les conséquences peuvent être graves. Meilleur sommeil, risques pour la santé diminués, il n'y a que des avantages à prendre le temps de soigner votre apnée en adoptant les bonnes habitudes positionnelles et en consultant un professionnel.